arcassonne, ville fière de son passé et de sa célébrité, a bien évidemment un hymne à sa gloire !

La "Carcassounéso" fut créée dans les années 1920 par J.F. Jeanjean (paroles) et E. Lacombe (musique). Elle fut chantée en particulier à l'occasion des grandes fêtes de l'été 1936, cavalcades historiques, journées sportives, théâtrales, reconstitutions historiques, célébrations du centenaire de la Société des Arts et Sciences de Carcassonne, fête syndicale des épiciers...

Cette année 1936 fut en effet très riche en fêtes et célébrations de tout genre, auxquelles les carcassonnais participaient activement. Et chanter n'était pas la dernière des réjouissances chez les audois !

Voici le texte languedocien et la traduction française de ce chant à la gloire de Carcassonne, un peu tombé dans l'oubli de nos jours.

 

Carcassona, sovenir plen de glòria

Nom radiós dins un cèl de clartat

Aprenem a legir ta granda istòria

Davant las tors de l'antica Ciutat.

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Als bòrds florits de Aude ta ribièra,

De la paichèr' al grand parc de Sant Joan,

Los aucelons fan montar la pregària

Divenc concèrt que dona al còr de vam

Que de reves an fugit de la tèrra

Que de potons, que de serments tot l'an !

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Pasmens lo dòl es totjorn dins nòstra arma

Nos remembram lo temps ont de Montfòrt

Amb de guerrièrs ardits e plens de flama,

De sang sulhèt la banièra del Nòrd.

Podiá luser la crotz e mai la lama

Tremblèretz pas, aujòls, davant la mòrt !

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Ara cluquem los uèlhs sus las misèras

Pels trobadors que tinde lo rapèl ;

Salut ! Salut ! I a pas mai de barrièras,

Volèm la patz e tenèm lo ramèl.

Que del Miègjorn, un sol cant de pregàrias

Beluguejant, s'espandisca pus bèl !

 

Carcassonne, souvenir plein de gloire

Nom radieux dans un ciel de clarté

Apprenons à lire ta grande histoire

Devant les tours de l'antique Cité.

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Aux bords fleuris de l'Aude ta rivière,

De la chaussée au grand parc de Saint Jean,

Les oiselets font monter la prière

Divin concert qui donne au coeur l'élan.

Que de rêves s'envolent de la terre

Que de baisers sous le clair firmament !

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Pourtant le deuil est toujours dans notre âme

Nous souvenant du temps où de Montfort

Avec guerriers hardis et pleins de flamme

De sang souilla la bannière du Nord.

Elle luisait la croix et puis la lame

Mais sans fléchir, aïeux, vous êtes morts !

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Tous aujourd'hui oublions ces misères

Aux troubadours de tenir le flambeau ;

Salut ! Salut ! Supprimons les barrières,

Voici la paix ! Et voilà le rameau !

Que du Midi un seul chant de prières

Etincelant, resplendisse plus beau !

Lors des fêtes et des veillées, on chantait (et l'on chante toujours !) d'autres airs traditionnels et souvent très anciens, comme le célèbre "Se Canta", qui remonte au 14e siècle, véritable hymne de toute l'Occitanie, composé selon la légende par Gaston Phoebus lui-même.

On entonne souvent aussi le non moins célèbre "chant du Bouvier", qui est semble-t-il encore plus ancien. On dit même qu'il s'agirait du seul et unique chant connu de l'époque cathare dans la région de Carcassonne. Il y est question des malheurs de la pauvre Jeannette (Joana), allusion à Jeanne, fille de Raimond VII, dernier comte de Toulouse, qui dut épouser le frère de Saint Louis, et qui mourrut sans descendance, entraînant ainsi l'annexion du comté au domaine royal.

Quand lo boièr ven de laurar,

Planta son agulhada

A E I O U

Tròba sa femna al pè del fuòc

Tota desconsolada

A E I O U

E los romieus que passaràn

Prendràn d'aiga senhala.

E diràn : "Quala es mòrta aicí ?"

"Aquò's la paura Joana.

Se n'es anada al Paradís,

Tota sola amb sas cabras."

A E I O U

Quand le bouvier vient de labourer,

Il plante son aiguillon

A E I O U

Il trouve sa femme au pied du feu

Toute affligée

A E I O U

Et les pélerins qui passeront

Prendront de l'eau bénite

Et diront : "Qui est morte ici ?"

"C'est la pauvre Jeanne.

Elle s'en est allée au Paradis,

Toute seule avec ses chèvres."

A E I O U

 

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