Elle trouve ses fondements dans les textes évangéliques, et en particulier dans un Rituel suivant l'Evangile selon Saint Jean. Les cathares sont chrétiens, mais se distinguent de l'église romaine par une interprétation dualiste du monde.
Pour eux, Dieu a créé l'éternité et l'esprit, tandis que le temps et la matière sont les créations du mal. L'âme humaine est d'essence divine, le corps, prison de l'âme, est diabolique. Le baptême ou "consolament", unique sacrement pratiqué par les cathares, révèle à l'Homme sa nature divine.
Le retour aux principes de l'église originelle organise la vie des "bons chrétiens". Le refus des richesses matérielles, l'obligation de travailler, y compris pour les personnes issues de la noblesse, le respect de la règle de vérité, la chasteté, l'interdiction de jurer, de prêter serment, de tuer hommes et animaux, et le rejet de toute nourriture à base de viande constituent les fondements de leur pratique religieuse et de leur vie quotidienne.
En outre, l'absence de hiérarchie sociale forte et le rôle essentiel accordé aux femmes, qui bénéficient d'un statut égal aux hommes, distinguent les cathares des autres chrétiens.
Au 12e siècle, l'église catholique et romaine domine l'Europe occidentale sans partage. Le Pape est à la fois chef spirituel et temporel. Les pouvoirs royaux s'affirment en France, en Angleterre, en Espagne où les Maures sont petit à petit repoussés vers le Sud.
Cette société est solidement organisée en trois ordres qui assument chacun un rôle bien défini : les clercs prient et animent la vie religieuse ; les nobles guerroient, ont en charge la justice et détiennent les pouvoirs économiques et politiques.
Il leur est interdit de travailler de leurs mains, sous peine de déchéance. Les roturiers s'occupent du travail, et tout particulièrement du travail de la terre. Une fiscalité importante permet aux nobles et au clergé de recueillir l'essentiel des richesses provenant de l'exploitation de leurs vastes domaines.
Dans cet occident médiéval qui s'organise et s'enrichit, la doctrine cathare prêchant la pauvreté, le travail de tous, l'interdiction du serment, représente un danger réel pour l'ordre établi.
Or le catharisme séduit les fidèles dans toute l'Europe, et plus particulièrement en Occitanie, où des communautés très actives se développent, souvent avec l'appui bienveillant de petits seigneurs locaux.
Le clergé cathare est assez peu nombreux et très actif. Durant l'âge d'or du catharisme languedocien, après une longue instruction religieuse qui leur permet à leur tour de prêcher et délivrer le "consolament", quelques croyants devenus "bons chrétiens", assurent une mission d'évangélisation auprès des populations.
Ces "bonshommes", plus connus sous le nom de "parfaits", vivent mêlés aux populations villageoises. Le catharisme ignore les lieux de commémoration, églises ou chapelles, refuse les décors, les sculptures, mais ouvre à tous ses "maisons", qui sont à la fois des hospices et de lieux d'instruction.