erre blonde balayée par le vent d'Autan, le "vent qui rend fou", le Lauragais, qui tient son nom du petit village de Laurac, est fait de courbes et sinuosités.

Courbes de ses douces collines, courbes du Canal du Midi qui le traverse de part en part, courbes des blés ondulants sous le vent, mais aussi les hauts et les bas, les gloires et les misères de son histoire mouvementée...

Le Lauragais coincé entre Toulouse et Carcassonne est une terre que l'on traverse, souvent sans y faire attention. Et pourtant, c'est ici qu'à deux reprises, à quelques siècles d'écart, une page de l'histoire du Languedoc s'est jouée.

Le Lauragais est le berceau du catharisme occitan.

C'est dans les villes et villages de cette terre accueillante que vivaient et travaillaient hommes et femmes, simples croyants ou Parfaits, avant que la Croisade et l'Inquisition ne les chassent vers les "Citadelles du Vertige", en Corbières ou dans les Pyrénées.

Le Lauragais, c'est aussi le Pays de Cocagne. Terre opulente, qui fit la richesse de nombreuses familles languedociennes et toulousaines à la Renaissance, grâce à la culture du pastel. Les feuilles séchées de cette plante, roulées en boule, donnaient une teinture bleue unique, qui fut utilisée à travers toute l'Europe. Cette simple boule de feuilles, appelée "caucanha" en occitan, la "cocagne"en français, donna son nom au pays. Le Pays de Cocagne, le pays de l'abondance et du bon vivre...

Le "Pays de Cocagne" mérite donc bien plus qu'un simple coup d'oeil jeté distraitement depuis l'autoroute :

Fanjeaux, perchée sur sa haute colline, habitée depuis l'Antiquité, où St Dominique s'installa pour lutter contre les Cathares

Le Seuil de Naurouze, qui marque la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Le Canal du Midi y est alimenté par la Rigole descendue de la Montagne Noire.

Castelnaudary et son grand bassin sur le Canal, son cassoulet dont elle revendique la paternité, son Présidial et sa Collégiale St Michel.

Bram, théâtre d'un des plus terribles épisodes de la Croisade, un village au tracé parfaitement circulaire.

Saint Papoul, minuscule village qui fut du 14e siècle à la révolution le siège d'un Evêché, qui possède encore une abbaye romane exceptionnelle.

Saint Félix de Lauragais, ses maisons à colombages, conservant encore le souvenir d'un concile cathare à la fin du 12e siècle...

C'est vrai, le Lauragais n'en met pas plein la vue. Ses paysages baignés de lumière incitent à la sérénité et au repos, loin des flux de touristes.

Une halte en Pays de Cocagne, c'est découvrir le "petit patrimoine", comme les moulins à vent, dont il reste encore quelques beaux exemplaires, et qui ont pendant des siècles accompagné la culture des céréales, donnant au paysage un air de vieille Castille.

C'est tomber au détour d'un champ de tournesols sur un vieux château Renaissance, vestige de la richesse passée, c'est se promener sous les platanes du Canal, regarder les vieilles écluses prendre chaque bateau qui passe dans leurs bras centenaires...

 

Le Lauragais historique

 

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