Il est le plus ancien des 22 puits recensés dans la Cité. Ses colonnes et ferroneries sont de style Renaissance. Sa profondeur est de près de 40 mètres, son diamètre de 3,70 mètres.
Trou béant, source de vie, et porte des enfers???... Toujours est-il qu'il a donné naissance à nombre de légendes et d'histoires fabuleuses. Lieu hanté par les esprits, il a toujours fasciné, et de nos jours encore, les passants s'en approchent, et se penchent doucement par dessus la margelle, attirés par une irrésistible curiosité, et inquiets à la fois, ne sachant pas ce qu'ils vont y découvrir...
Pas grand-chose en fait, car par mesure de sécurité bien compréhensible, l'ouverture est recouverte d'une grille vitrée. Cela casse un peu le mythe, mais conserve tout le mystère... qu'y a-t-il donc là-bas au fond, que l'on veut cacher aux regards ???...
"Satan lui même y aurait précipité sept archers qui avaient médit des apôtres et du bienheureux Saint Gimer.
Etant en liesse dans les rues de la ville pendant la nuit, ces mécréants rencontrèrent un âne couvert d'une riche housse. Ils s'en emparèrent, et l'un après l'autre, montèrent sur son dos. Or l'animal s'allongeait à mesure qu'ils prenaient place, si bien qu'ils purent tous s'asseoir dessus. Alors la riche housse se changea en drap funéraire, et l'étrange monture prit le galop.
Après une station au cimetière, où les tombes se soulevèrent, laissant passage aux trépassés qui entonnèrent un chant funèbre, l'âne, qui n'était autre que Satan, se dirigea vers le Grand Puits, et plongea dans ses profondeurs, et entraîna les sept archers, qui désormais lui appartiennent..."
On dit également que les Wisigoths y auraient caché leur trésor, effrayés par l'arrivée d'Attila et de ses Huns, le Trésor de Salomon s'y trouverait enfoui aussi...
Mais le Puits n'a pas inspiré que des récits inquiétants, mettant en scène les âmes damnées ou les esprits maléfiques. Il sut également titiller les muses, et voici l'extrait d'une ode en occitan qui lui fut dédiée par un poête anonyme au 17e siècle...
L'aiga aquí raja de pertot
La pèira ris de son degot
Tot i par dins qualque alegresa
E diriatz a véser lo lòc
Que la qu'es de la mar princessa
Es nascuda dins aquel ròc.
Atanben, dedins sa grandor,
E dins sa larja profondor
Que trauca la tèrra a son cèntre,
Diriatz qu'asseguradament
Son sortidas d'aquel grand vèntre
Nòstras tors tot entièrament.