a rue Cros-Mayrevieille, c'est celle qui vous souhaite la bienvenue dès votre entrée dans la Cité par les Portes Narbonnaises…Et quelle bienvenue.

Autant être prévenu, si vous débarquez à Carcassonne en saison touristique, votre première impression de la Cité, ou plutôt de l'intérieur de la Cité, risque de vous inciter à rebrousser chemin immédiatement ! Non, ce n'est pas qu'elle soit laide, la petite rue Cros-Mayrevieille, qui monte en pente douce jusqu'à la Place du Château… au contraire même… Nous ne vous exhorterons jamais assez à LEVER LE NEZ !

Enfin, si vous arrivez à marcher le nez en l'air tout en évitant les ribambelles de gamins, les poussettes, les chienchiens, et… les étals d'épées en plastique et autres moulages de "croix cathares" (horreur !) en plâtre…

Il n'est pas dans notre intention d' être médisant et de nous la jouer intello, jetant un regard méprisant sur le commerce touristique…. Il en faut bien, c'est la rançon à payer de l'énorme succès de la Cité.

Elle est belle, elle n'y peut rien ! Et puis tous les enfants rêvent d'avoir une armure et une arbalète… Et la Cité de toute façon est à tout le monde. N'est-elle pas justement Patrimoine Mondial de l'Humanité… ? ? ?

Il n'empêche que parfois face à cet étalage de marchandises bas de gamme, ce racolage pour des pseudo-musées (attention !), ces odeurs mêlées de crêpes et de panini en train de chauffer, et ces flots ininterrompus de touristes la glace à la main, on frise l'écoeurement. Bref, quand on le sait et qu'on y est préparé, tout va bien, on bifurque le plus tôt possible dans une rue adjacente… et là, ô miracle, tout est calme (ou presque).

C'est là que Carcassonne commence ! La Cité n'est pas un immense musée à ciel ouvert, c'est toujours un village, avec ses 150 habitants permanents, les "Citadins", qui y sont très très attachés… et on les comprend ! ! !

Beaucoup de vieilles maisons de la Cité possèdent dans leur cave d'anciennes voûtes, des puits, mais il est bien sûr impossible d'y accéder. Deux grands puits sont cependant encore en place dans les rues de la vieille ville : Place du Plô, le "petit puits", et Place du Grand Puits, … le grand puits, évidemment !

Sa profondeur est de près de 40 mètres, sa margelle date du 16e siècle.

Il a donné naissance à de nombreuses histoires fantastiques et légendes… Il donnerait accès à des souterrains secrets, conduisant à de fabuleux trésors, il serait la demeure d'un prêtre maudit, le Diable en personne s'y serait précipité sous la forme d'un âne… Il a même été objet de poésie !

La Place Marcou, du nom d'un ancien maire de Carcassonne, est un des hauts lieux touristiques de la Cité. Belle petite place ombragée, belle petite fontaine en son centre, et surtout de nombreuses terrasses de café et restaurants, avec vue sur les Portes Narbonnaises si l'on est du bon côté !

Et même lorsqu' il y a foule, cette placette reste agréable, il y règne la plupart du temps une ambiance bon enfant !

Quand vous êtes tranquillement attablés à déguster votre boisson ou prendre un repas, c'est selon, tournez - vous vers le petit jardin du côté de la muraille, là où se trouve une croix… Là-bas au fond contre le mur, une drôle de fenêtre, et des vestiges de murs… C'est là que se trouvait l'église Saint Sernin, démolie à la Révolution.

La fenêtre avait été percée sur autorisation royale en 1441, pour éclairer le chœur de cette église jugée alors un peu sombre. Beau gothique flamboyant, étonnant donc ce gros trou finement sculpté dans une muraille, sensée n'avoir que de petites fentes étroites, meurtrières ou archères…

Autrefois la Cité comptait quatre églises. Il n'en reste plus qu'une, la Basilique St Nazaire.

Disparue également, la Chapelle des Pénitents, qui se trouvait Place Saint Jean, un peu excentrée, en tout cas plus éloignée des flots touristiques…et d'où l'on jouit d'une vue superbe sur le Château Comtal et la Basilique St Nazaire. Un cimetière se trouvait là aussi, certainement adossé à la muraille. On a mis à jour des ossements lors de travaux dans des caves.

La quatrième église disparue était la Chapelle castrale, qui se trouvait dans l'enceinte du Château Comtal. Enfin l'enclos des chanoines de Saint Nazaire, le Cloître et le cimetière, se sont évanouis eux aussi à la Révolution. C'est là où se trouve de nos jours le Grand Théâtre.

Lorsque l'on se trouve sur la petite place devant la Basilique, on a autour de soi quelques beaux spécimens architecturaux : une des plus vieilles maisons de la Cité s'y trouve, très reconnaissable à ces pans de bois (maison à "corondages" comme on les appelle dans la région), et très photographiée !

Ils sont d'origine paraît-il, c'est-à-dire du 15e siècle.

Juste à côté, l'énorme Hôtel de la Cité, construit dans le style néogothique au tout début du 20e siècle sur l'emplacement de l'ancien évêché. Cet hôtel luxueux possède de magnifiques jardins donnant directement sur les remparts. Célèbre depuis sa création, de nombreuses personnalités y sont venues, entre autres Colette, qui était une habituée du lieu.

Au hasard de vos déambulations à travers les rues, vous passerez certainement devant le Logis de l'Inquisition, longue bâtisse en pierre, d'aspect austère, dans la rue qui descend vers la Porte d'Aude. Elle était autrefois directement reliée au rempart.

L'étroite ruelle qui sépare aujourd'hui la Maison des Inquisiteurs de la muraille (rue du Four St Nazaire) est un des endroits les plus incroyables de la Cité.

Cerné de hauts murs, le regard n'atteind que les crénelages et toitures des tours et du Château Comtal. Pas un bruit. On est immédiatement transporté des siècles en arrière... C'est cela aussi, la Cité !

Les fortifications impressionnantes qui enserrent la vieille ville ne sont pas hermétiques pour autant. Elles sont ponctuées de plusieurs portes, situées au quatre points cardinaux, Porte de Rodez, Poterne St Nazaire, Portes Narbonnaises et Porte d'Aude, qui permettent à tout moment d'accéder aux Lices Hautes ou aux Lices Basses...
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