Mais contrairement à sa sœur naturelle, Monsieur le Canal n'a pas eu à tailler sa route au coupe-coupe dans d'immenses falaises calcaires…. On lui a mâché le travail. Des milliers de bras ont creusé son parcours à la pelle et à la pioche dans les années 1670 - 1680 (eh, il n'est plus tout jeune lui non plus), et il n'eut qu'à venir se glisser dans son lit douillet au sortir de la Montagne Noire, d'où ses eaux sont originaires…

Dans ces années là justement, Monsieur ne passait pas à Carcassonne. Les Carcassonnais, toujours plus malins que tout-le-monde, avaient dédaigné cette nouvelle voie de circulation et de commerce, et refusé le passage du Canal en ville.

Il passait donc à l'époque au Nord, derrière la colline de Grazailles, là où se trouvent maintenant le Conseil Général et le petit ruisseau du Fresquel.

Mais, c'est bien connu, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et les Carcassonnais ne le sont certainement pas !

Ils réclamèrent le détournement du Canal vers la ville (pourquoi faire simple…), qui fut effectivement dévié en 1810.

On peut aussi éventuellement suivre son cours sur quelques kilomètres vers l'est, sur le chemin de halage qui le longe.

Petite balade sympa sous les platanes, le Canal est coincé entre la route (la Minervoise) et la colline de Grazailles couverte d'une végétation luxuriante et qui tombe presque à pic sur sa rive

En marchant un petit moment, on finit par apercevoir la Cité à droite vers le sud, au-dessus des toits du quartier de La Prade…

C'est par là aussi qu'on trouve les joggers et les papis et mamies du coin installés dans leur chaise de jardin au bord de l'eau, en plein pique-nique ou en pleine sieste…