e son riche passé de ville industrieuse et commerçante, spécialisée dans le textile, Carcassonne a hérité un nombre important de grandes demeures nobles ou bourgeoises.

La plupart datent des 17e et 18e siècles, et leur état de conservation varie beaucoup d'un édifice à l'autre. Toutes cependant portent une parcelle de l'histoire de la ville, et sont à ce titre dignes d'intérêt. Il faut parfois un peu d'imagination pour rendre à ces maisons leur splendeur et activité passées.

Mais ne serait-ce que pour le plaisir de pénétrer dans une arrière-cour ombragée et tranquille, la petite balade au long des hôtels particuliers de Carcassonne vaut la peine d'être découverte...

Malgré une certaine concentration vers le haut de la rue de Verdun, ces bâtiments sont disséminés un peu partout dans la Ville Basse. Nous allons donc vous égrainer ici les noms des plus intéressants... de la même façon qu'on les découvrirait en marchant au hasard des rues !

Ce bâtiment a été construit en 1760 par l'Evêque Armand Bazin de Bezons, grand constructeur devant l'Eternel à Carcassonne (les boulevards et les halles, c'est lui aussi !). A cette date, officiellement l'évêché se trouvait encore à la Cité, mais l'évêque séjournait la plupart du temps en Ville Basse, plus confortable, et là où tout se passait : la richesse, le commerce, l'administration…

Il n'est pas resté longtemps siège de l'évêché, car dès 1803, l'hôtel recevait sa fonction actuelle, la Préfecture de l'Aude.

Difficile de voir ce qui se passe à l'intérieur, difficile de savoir à quoi ressemble la Cour d'Honneur, derrière ce monumental portail, toujours fermé. En revanche, à l'intérieur, on sait très bien ce qui se passe dehors, souriez vous êtes filmés !

Oui, des petites caméras ponctuent la façade de l'édifice, ça change des mascarons ou autres colonnades… Monsieur le Préfet peut dormir sur ses deux oreilles, il est bien gardé !

C'est l'Hôtel de Ville de Carcassonne depuis 1978. Nous dirons qu'il est un peu à l'image de la ville… une belle façade rutilante sur la rue, celle qu'on voit (ce serait la Cité), et une façade sur cour triste grise et délaissée, mais qui pourrait être tout aussi belle et attirante (ce serait la Ville Basse). Quel dommage !

L'hôtel fut construit de 1746 à 1761, et resta dans la même famille jusqu'en 1924 ! La façade sur la rue Aimé Ramon est ornée de sculptures, de mascarons, de balcons en fer forgé ouvragés, ce qui le différencie de nombreux hôtels particuliers de la ville, dont les façades restent généralement très sobres, très discrètes. Il conserve également de nombreux tableaux, des escaliers monumentaux.

Très bien entretenue jusqu'à nos jours, la façade sur cour est certes tristounette, mais bien conservée.

C'est l'actuel Lycée André Chenier. La plus grande partie date du 16e siècle, mais la façade remonte aux années 1750. Il conserve de belles fenêtres à meneaux du 16e, et une porte et une fontaine du 18e siècle.

Louis XIV y séjourna lors de son voyage vers Saint Jean de Luz, où il épousa l'infante d'Espagne Marie Thérèse. Juste en face, la maison natale de Philippe Fabre. Oui, très bien, nous direz-vous… C'est qui ce Philippe, un copain à vous ? Une vague célébrité locale ?

Un rugbyman ?… Non, non, disons qu'il est plus connu sous son "nom d'artiste", Fabre d'Eglantine… " Il pleut il pleut bergère… " et les noms des mois révolutionnaires, frimaire, pluviôse, germinal, … ça vous dit quelque-chose… Ben voilà, c'est là qu'il vit le jour en 1750 !

Tiens, celui-là aussi on le remarque de la rue ! Les fenêtres et le porche sont surmontés de décorations un peu bizarres, qui évoquent par leurs couleurs les pots de fleur en terre cuite ! Ici aussi un passage couvert conduit à une cour où trône un gigantesque palmier.

Tout de suite sur la gauche, une porte d'entrée sculptée dans le style du gothique flamboyant (époque Louis XII, fin du 15e siècle). Plusieurs membres de la famille de Saint André ont été des personnages en vue au 16e siècle, l'un d'entre eux fut Président du Parlement de Toulouse, un autre Président du Parlement de Paris, un autre enfin, évêque de Carcassonne. Excusez du peu !

Enfin, nous avons traité l'Hôtel de Murat, l'Hôtel Castanier-Laporterie et l'Hôtel de Franc de Cahuzac dans des pages spéciales.
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rue Jean Bringer
rue Aimé Ramon
rue de Verdun
rue Jean Bringer

Elle est, dit-on, la plus ancienne maison de la Ville Basse, épargnée en 1355 par le grand incendie qui ravagea la ville, lors du passage du Prince Noir.

Il est fort probable que les sénéchaux ne mirent jamais les pieds dans cette maison, car ils logeaient à la Cité, dans le Château Comtal ! Les premiers propriétaires connus sont en fait de simples bourgeois.

Le rez-de-chaussée avec ses fenêtres géminées et son portail ogival est la partie la plus ancienne, les fenêtres du premier étage datent du 14e siècle, le reste du bâtiment fut restauré par Viollet le Duc. Comme quoi il ne s'attaqua pas qu'à la Cité ! La cour intérieure est vraiment jolie, avec son petit puits orné de colonnes daté du 16e siècle.

rue Aimé Ramon