ous aurions pu traiter cette rue dans la rubrique "au hasard des rues", car où que l'on aille en se promenant au hasard en Ville Basse, on tombera forcément rue de Verdun.

La rue de Verdun, c'est l'ancienne rue Mage. Pas question ici d'un quelconque magicien ou d'un roi en Galilée… Mage, cela vient de l'occitan "màger", c'est-à-dire majeur, la plus grande rue de Carcassonne ! C'est effectivement la rue la plus longue, qui traverse la Ville Basse d'Est en Ouest, dans la partie la plus large de l'hexagone formé par les boulevards.

Ce n'est pas là son unique intérêt. Outre le fait qu'elle a toujours été une des grandes rues commerçantes de la ville, on découvre sur les quelques 700 mètres de son parcours rectiligne un grand nombre de lieux qui comptent dans la vie de Carcassonne. C'est un condensé de l'histoire politique, religieuse et économique de la ville ! Pas moins d'une dizaine d'hôtels particuliers, les halles, des chapelles…

Nous allons donc " descendre " la rue, qui est en effet en pente légère vers le fleuve.

Tout en haut de la rue de Verdun, on aperçoit deux gros piliers, à l'endroit où la rue qui monte légèrement rejoint la Place Davilla.

Ce sont les ultimes vestiges d'une des portes de la ville. Il y en avait quatre autrefois, une seule existe encore, c'est le Portail des Jacobins.

Nous nous retrouvons ensuite presque immédiatement devant plusieurs hôtels particuliers, tous du 18e siècle : l'Hôtel de Besaucèle (au 87), avec son petit jardin surélevé, l'Hôtel de Bourlat (au 81), à la large porte cochère si typique de Carcassonne, et qui a lui aussi un petit jardin surélevé.

Vient ensuite l'Hôtel Castanier Laporterie (au 77), qui a appartenu à la famille la plus riche de la ville, l'Hôtel de Roux d'Alzonne, actuellement un lycée, au 75.

Un tout petit peu plus loin, un autre hôtel plus ancien, la Maison Fornier, date du 17e siècle.

Ouf, nous n'avons pas descendu 300 mètres, et nous avons déjà croisé cinq de ces grandes maisons !

Assez des hôtels particuliers ? Faisons une petite pause avec les Halles de la Ville. Attention, pour arriver à l'autre bout de la rue, il nous faudra encore en voir six ! Désolé, mais Carcassonne est riche en demeures patriciennes !

La première qui se trouve sur notre route après les Halles, au 53, tient une place à part à Carcassonne. C'est la Maison des Mémoires Joë Bousquet.

Continuons avec les sœurs jumelles, la Maison Cotte et la Maison Vines qui se font face de chaque côté de la rue piétonne. Carrefour important s'il en est ! ! Toutes les deux sont du 17e siècle. Elles possèdent de belles fenêtres à meneaux, gargouilles, hautes façades monumentales.

Presque en face se trouve l'Hôtel de Saint Martin, dont les parties les plus anciennes remontent au 15e siècle.

Sa façade sur la rue est assez grisâtre, mais la cour intérieure cache une superbe Tour de Viguier, comme il en reste encore quelques unes à travers la ville.

Permettons-nous un petit écart dans la rue voisine (rue Jean Bringer) pour aller jeter un œil sur l'Hôtel de Franc de Cahuzac tout proche.

Un coup d'œil également sur la Chapelle des Dominicaines, construites dans les années 1860, et qui abrite très régulièrement des expos, des foires aux livres…

Avant de rejoindre le boulevard et le Square Gambetta, il nous faudra encore voir le Présidial, ancien Palais de Justice de la ville, qui héberge le Musée des Beaux Arts et la Bibliothèque Municipale.

Vous voyez bien, il y avait largement de quoi consacrer une attention toute particulière à cette "rue Mage", qui finalement portait plutôt bien son nom !

 

 

 

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